jeudi 29 octobre 2015

when there is nothing left... there is always a cat

des idées qui passent par là, en ce moment il y en a beaucoup; certaines d'ailleurs contradictoire mais au final le temps gagne toujours et comme je n'en ai pas, elles restent au placard et les contradictions ne font que se heurter l'une à l'autre dans ma tête sans dommages collatéraux.
Bon.

C'est bizarre ce sentiment d'être en décalage avec le reste du monde; avec ces endroits où il fait froid et je rêve de gâteaux aux pommes  et de tasses de thé brûlant mais ici à quoi cela servirait n'est-ce pas?
Décalage aussi avec ce que les autres attendent de moi, avec ce qui comment où ils croient que je suis/fais/ressens et en fait rien de tout cela; du bruit, du chaud, du mille à l'heure, de l'agacement et des sourires pour surmonter , des remises en questions, des remises en jeu, des remises en rêve.

Les saisons vont changer et on devrait arriver, après celle des pluies, à la fameuse saison sèche. Je me demande si ici aussi l'air et les couleurs et le temps bougeront ou si tout restera immuable; comme collé dans la moiteur tropicale. Réponse bientôt, peut-être.

En attendant des aventures plus trépidantes, il ne reste qu'à aller au cinéma, emprunter toutes les Bd de la médiathèque, en apprendre plus sur les khmer rouges, réutiliser mes 4 mots de khmer, manger au resto végétarien, s'étonner avec mes élèves, chanter avec des américains, manger du crabe et photographier les chats.


dimanche 11 octobre 2015

23h au Vietnam

Ils ont pris le bus un peu comme on prendrait le dernier métro, parce qu'on n'a pas le choix, parce qu'il faut bien rentrer à un moment. Ils ont roulé un peu plus de six heures, entre le cahot des trous sur la route, les ponts à passer, les sourires aux policiers à forcer et les pâtisseries pour tenter de tromper le ventre. Au bout de tout ce temps là et même plus, ils ont aperçu le but enfin et là le temps s'est délité.
 
Entre deux fenêtres marrons gris sale, entre deux scooters lancés à toute vitesse, entre deux Pho ou quelque chose de semblable, entre deux lits doubles mais en fait triples, entre deux billets de Dong dont on ne maîtrise pas du tout la conversion, entre deux temples -tortues-dragons, entre deux postes frontières on cherche maladroitement un équilibre précaire, inutile au fond car déjà on repart dans l'autre sens et déjà tout oublier il faut pour se rappeler ce que l'on avait appris avant.
 
Au retour dans les rues de Phnom Penh c'est le vide et le calme des jours de Pchum Ben, la fête des morts, les portes closes, les rideaux baissés, les tuk tuk qui ne parlent même plus, le vélo le soir dans les rues sans personne, je me prends à rêver que ce soit toujours comme ça mais je ne sais pas si ce serait mieux, en fait. Toujours des si, toujours des mais, toujours des questions sans réponses et je le sais avant même de les poser.
 
Et dans les rues vides de Phnom Penh pour Pchum Ben, dans ce vide là qui laisse encore plus de place pour l'écho de ces questions creuses, pour la fête des morts, je suppose que je n'ai plus qu'à aller célébrer les miens.